MT180 – Retour sur l’édition 2018

Cohérence et stabilité de systèmes hiérarchiques de planification et de contrôle pour la conduite automatisée.

Sous la direction de DE LA FORTELLE Arnaud et D’ANDREA-NOVEL Brigitte

ED 432 : Sciences des Métiers de l’Ingénieur

Pouvez-vous nous raconter en quelques lignes votre parcours ?

J’ai un parcours plutôt classique : après deux années de classe préparatoire Maths et Physique, j’ai rejoint les Mines de Paris, où j’ai été diplômé en 2015. Je faisais alors l’option Machines et Energie, une option plus orientée vers le marché de l’énergie et la thermodynamique. J’étais cependant plutôt attiré par les problématiques liées au transport, que ce soit en termes de mobilité ou d’efficacité énergétique. Cela m’a poussé à faire un stage de fin d’études dans le ferroviaire avant de me diriger vers une thèse sur le véhicule autonome. Durant mon parcours, j’ai eu l’occasion de faire plusieurs stages à l’étranger, notamment en Allemagne, aux Etats-Unis et en Chine.

Pourquoi avoir choisi ce sujet de thèse ?

J’avais envie de faire une thèse en mathématiques appliquées, qui soit orientée autour des thématiques du transport ou de l’énergie. J’avais entendu parler de la voiture autonome, il y a maintenant quelques années, lors d’une conférence donnée par l’ancien directeur du centre de robotique des Mines, Claude Laurgeau. Ce thème m’a tout de suite passionné, car il permettait de concilier mes deux domaines d’intérêt, et de faire des mathématiques !

Plus précisément, mon sujet porte sur la « Cohérence et stabilité de systèmes hiérarchiques de planification et de contrôle pour la conduite automatisée ». L’idée du sujet est venue petit à petit après plusieurs discussions avec mon directeur de thèse, Arnaud de La Fortelle.

Quelles sont les principales raisons qui vous poussent aujourd’hui à vouloir faire connaître à un large public vos travaux ?

Je pense qu’il est important, en tant que citoyen avant tout, de rendre accessible au plus de gens possibles la connaissance. Tout le monde aime apprendre ! Certains sujets, comme la voiture autonome, peuvent être l’objet de vifs débats : « un ordinateur peut-il vraiment conduire mieux qu’un humain ? », « Vous allez supprimer le métier de conducteurs ». Cette méfiance, tout à fait compréhensible peut être cependant appréhendée, je le pense, si l’on prend le temps de bien en expliquer les enjeux et le fonctionnement.

Quels sont les impacts de votre thèse en pratique visibles et tangibles pour le grand public ?

Ma thèse permettrait de développer des voitures autonomes (ou sans chauffeur) de seconde génération, qui sont capables de prendre des décisions, comme par exemple doubler la voiture de devant. Cela permettrait d’augmenter l’efficacité du trafic (la voiture ne restant pas bloquée derrière celle de devant si elle roule trop lentement) tout en conservant la très haute sécurité des voitures autonomes de 1ère génération, qui sont capables de conduire de manière plus sûres qu’un humain. Il faut savoir qu’aujourd’hui, plus de 94% des accidents de la route sont dus à des facteurs humains comme la fatigue, les excès de vitesse ou l’alcool.

Y a-t-il un modèle ou une grande figure qui vous a inspirés durant votre parcours ?

Si je devais choisir une grande figure qui m’a inspiré, je choisirais Nikola Tesla, à cause de la multidisciplinarité de ses domaines de recherche et de l’importance de ses travaux. Non seulement, ses travaux pionniers sur le courant alternatif ont été à l’origine des réseaux d’électricité, mais il a également contribué à la communication radio, en publiant le principe de fonctionnement d’un RADAR. De plus, il a déposé un brevet sur le contrôle d’un bateau à distance : il avait déjà pensé au concept d’un moyen de locomotion qui se déplace sans humain à l’intérieur, une sorte de prémices des voitures autonomes !

Enfin, que vous apporte concrètement l’Université PSL ?

PSL m’a apporté une ouverture d’esprit et m’a permis de satisfaire une curiosité intellectuelle en me permettant de suivre des cours avec des doctorants travaillant sur des sujets très différents de mon domaine, mais qui sont souvent fascinants également !

Qu’est-ce qui vous a poussé à postuler de nouveau à Ma Thèse en 180 secondes ?

L’année dernière, j’ai participé à Ma thèse en 180 secondes alors que je savais que je ne pourrais pas participer aux étapes suivantes à cause d’une conférence internationale qui tombait en même temps. Mais en même temps, j’avais énormément de mal à expliquer ma thèse quand on me posait la question, car le sujet n’était pas parfaitement clair dans ma tête. L’école doctorale m’a autorisé à passer le concours quand même ! C’était super car ça m’a permis de mieux comprendre mon sujet : pour la première fois, je prenais vraiment le temps de sortir des équations et du code. Et arriver à expliquer de manière claire et concise son sujet à quelqu’un nous force à bien comprendre soi-même ce que l’on fait.

En revoyant ma prestation l’année dernière, je me suis dit que j’avais déjà fait un grand travail de vulgarisation, mais je n’étais pas satisfait : je pouvais parler davantage de ce que je faisais moi-même réellement, et pas seulement du sujet. Et puis, il y avait des défauts à l’oral (notamment l’articulation) qui ne pardonnent pas sur la vidéo ! Participer à nouveau était donc l’occasion parfaite de corriger cela. Et puis, étant intéressé par l’univers des start-ups, cela ne fait jamais de mal de s’entraîner à faire passer un message en 3 min.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

J’aimerais travailler à l’interface entre la recherche et l’industrie, notamment dans le secteur du transport ou de l’énergie. Du coup, pourquoi pas un poste de directeur R&D dans 10 ans ? ou alors travailler sur la mise en place de nouvelles technologies dans les entreprises.

Quels sont vos hobbies ou vos passions en dehors de vos recherches ?

Je pratique le football depuis l’âge de 5 ans (juste avant la coupe du monde 1998). J’y joue encore tous les lundi soirs avec des amis, dans un championnat de foot à 7 (joueurs). C’est important car ça me permet de déconnecter complètement le temps d’une soirée de mon travail. J’aime également faire de la voile et du ski occasionnellement. Et j’apprends, en parallèle de ma thèse, deux langues, l’espagnol et le chinois, car j’aime apprendre ; et puis ça me fait voyager en quelque sorte.